Le Raspberry Pi, mini-ordinateur précurseur

/ Article - écrit par cubik, le 06/01/2013

Tags : raspberry modele france fondation ordinateur code usb

Aujourd'hui, nous allons parler un peu matériel pour changer. Je vais donc vous parler du Raspberry Pi. Il ne vous aura pas échappé que les smartphones prennent une place grandissante dans nos vies. Ces mini-ordinateurs de poche fonctionnent avec des processeurs toujours plus petits, mais aussi de plus en plus efficaces. C'est en partant de cette constatation que les initiateurs du Raspberry Pi, Eben Upton et ses collègues de Cambridge, se sont dit qu'il y avait peut-être moyen d'utiliser cette technologie toujours plus performante à des fins pédagogiques.


Un ordinateur complet mais simple.

Le concept

Leur projet part d'un constat simple : le rapport à l'ordinateur a changé. Dans les années 80, les enfants avaient accès à des machines rudimentaires qui imposaient de devoir maîtriser au moins quelques connaissances basiques du matériel et de programmation pour pouvoir les utiliser pleinement. Aujourd'hui, les interfaces simplifiées et la généralisation de la bureautique font qu'il n'est plus nécessaire de savoir programmer, ni de connaître son fonctionnement pour pouvoir utiliser un ordi. Ce qui est regrettable, puisqu'on manque déjà de programmeurs, mais aussi dans cette philosophie propre au libre de comprendre et de pouvoir modifier ce qu'on utilise.

Leur objectif est alors clair : proposer un mini-ordinateur le plus basique et le moins cher possible, tout en étant fonctionnel. Un coût moindre pour le rendre accessible au plus grand nombre, et en particulier les écoles et une simplicité pour pouvoir connaitre et apprendre à manipuler un ordinateur à partir d'un objet finalement assez basique. De plus, le côté rudimentaire du projet lui permet de rester ouvert et de pouvoir être hacké selon les envies du manipulateur.


Démarrage rapide.

Aspect technique

Alors pour rester dans cette optique de simplicité et de coûts bas, forcément, ils ne sont pas allés chercher le matériel du dernier smartphone à la mode. Le processeur atteint doucement les 700MHz (over-clockable), là où les derniers modèles ont plusieurs cœurs et dépassent aujourd'hui les 2GHz. Dans le même ordre d'idée, la mémoire est limitée (dans un premier temps, elle était de 256Mo. Plus récemment, elle est passée à 512 pour les derniers modèles livrés). Aucun câble n'est fourni, dans le but d'encourager la réutilisation de matériel existant. Il n'y a même pas de boitier, pour ne pas plomber le prix. Les entrées/sorties sont très basiques (réseau, usb, hdmi pour l'affichage, carte sd pour installer le système). Le tout pour 35$. Une version encore plus simplifiée, sans réseau, avec un seul port usb au lieu de 2 et seulement 256Mo de ram est également disponible pour 25$, depuis peu.

Alors évidemment, à première vue, tout cela semble très rudimentaire quand on regarde les spécifications de nos ordinateurs modernes. Mais ce mini-pc de poche (il est grand comme une carte de crédit) permet de faire tourner des systèmes légers comme des distributions linux et de faire à peu près tout ce qu'une station bureautique permet, y compris lire des videos en hd.


Pas grand chose, mais juste assez.

Ce qu'on peut faire avec

Alors évidemment, le but initial est de permettre aux écoliers de toucher et d'apprendre à manipuler un ordinateur. Des distributions linux destinées à l'éducation ont donc rapidement été disponibles. Elles permettent bien entendu de surfer ou de rédiger des documents, mais proposent également des programmes simples pour commencer la programmation, notamment en langage Python. Dans cette même optique, l'installation du système sur la machine et la disponibilité des spécifications précises de ses interfaces participent à l'apprentissage des mécanismes de fonctionnement informatique.

Mais rapidement, l'engouement autour du projet a dépassé la sphère éducative. Le prix et les possibilités immenses de la machine, pour peu qu'on ait un peu d'imagination, en ont fait un réel succès populaire auprès des geeks de tout bord. Ainsi, à sa sortie, il fallait compter un délai de 6 mois avant de pouvoir espérer recevoir son Raspi.


Le Raspberry Pi mobile, un projet fait à la main.

Les projets autour de cette machine bon marché sont nombreux, variés et toujours plus imaginatifs. Au départ, ça démarrait doucement avec des utilisations évidentes, telles que la transformation du pi, machine simple et silencieuse, en media center, avec l'utilisation de xbmc. Et puis rapidement, l'imagination a pris le dessus. On découvre de nombreux projets d'émulation, notamment de vieilles consoles ou de vieux jeux d'arcade. Des projets de contrôle d'éclairage de noël. Des versions mobiles de l'ordi (avec écran, batterie et clavier). Des transformations en baby monitor. Voire pour les plus fous, le contrôle de voitures en Légo, des claviers en cannettes métalliques ou en navet, ou la surveillance automatique du brassage artisanal de bière.

L'engouement est tel qu'on constate aujourd'hui le succès de nombre de mini-ordis prêts à l'emploi, notamment sous la forme de clé usb. La bonne nouvelle est que le prix bas du Raspberry Pi a obligé ses suiveurs à rester dans des tarifs raisonnables, même s'ils proposent souvent des machines un peu plus puissantes. Mais la communauté autour du Raspi reste très active et le projet n'est pour l'instant pas près d'être remplacé.