Le Truvada, en utilisation préventive contre le Sida : efficacité démontrée
Sciences & High Tech / Actualité - écrit par Harold2Bidulex, le 31/10/2014Tags : prep vih traitement truvada risque prise contre
La sécurité sociale va-t-elle enfin rembourser le Truvada en utilisation préventive maintenant que son efficacité est prouvée ?
Déclaré efficace pour la prévention de l’infection par le virus du sida depuis peu par la France, le Truvada pose de nouvelles questions concernant son remboursement.
Le Truvada est un mélange de deux autres médicaments antirétroviraux créés par le laboratoire American Gilead Sciences. C’est cette firme qui a dévoilé son efficacité préventive dans le cas de relations sexuelles avec une personne atteinte du virus.
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Etant donné son action uniquement préventive, la question médicale ne peut être mise de côté : doit-on fournir un traitement préventif, plutôt que de traiter l’infection par le VIH avec les antirétroviraux, lors de relations à risques ?
En juillet 2012, laFood and Drug Administration (FDA) américaine avait donné une réponse positive à la question d’un traitement préventif remboursé. Cependant, l’Agence nationale française de sécurité du médicament (ANSM) avait alors tenu à indiquer qu’en France, le laboratoire commercialisant le traitement préventif n’avait pas demandé d’autorisation afin de le vendre pour cette action-là.
L’OMS a apporté une réponse en juillet 2014. Alors que la Conférence internationale sur le sida de Melbourne allait commencer, elle « recommandait vivement aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes d’envisager de prendre des médicaments antirétroviraux en tant que méthode complémentaire de prévention de l’infection à VIH ».
Le Truvada devenait officiellement un traitement possible en prévention, tout comme le préservatif masculin, la réduction des relations sexuelles avec un partenaire infecté, et une circoncision.
Alors que l’OMS faisait part de sa décision, la France lançait un essai avec l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) pour vérifier l’efficacité d’un tel traitement.
L’essai « en double aveugle » porté par le Professeur Jean Michel Milina de l’Hôpital Saint Louis à Paris, consistait à donner une substance inactive ou active à certaines personnes à risques, sans savoir qui avait quel traitement.
Finalement, les responsables ont décidé de mettre fin à cet essai bien avant les deux années prévues après « avoir constaté une différence d'incidence significative entre les deux groupes avec une réduction très importante du risque d'infection par le VIH dans le groupe Truvada® ».
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Cependant le Professeur tient à préciser : « L'efficacité observée ne doit néanmoins pas faire oublier que le préservatif reste la pierre angulaire de la prévention. C'est en additionnant tous les outils de prévention qui auront fait leur preuve que nous serons en mesure de contrôler efficacement l'épidémie du VIH/sida. »
Bien que les questions médicales aient trouvé une réponse, la question du remboursement reste un problème en France. Le médicament en question coûte 520 euros pour une boite de 30 comprimés. Pour les professionnels, le souci est qu’en acceptant de rembourser un traitement préventif, il faudrait alors aussi rembourser les préservatifs.